mArie
alias"la P'tite"
WAAD
Waad El-Kateab est la réalisatrice/protagoniste du film documentaire «Pour Sama». Son histoire bouleverse et hante ceux qui la découvrent. Elle y filme les prémices de sa vie de femme mariée et de mère au milieu du chaos de la guerre civile syrienne.
«Le régime syrien et ses alliés nous ont mis en état de siège. Alep, ma ville ! Hamza* était l’un des 32 médecins ayant décidé de rester à Alep-Est. Nous et nos amis avons monté un hôpital. Nous étions une famille»
Waad filme au quotidien les pertes, les espoirs et la solidarité du peuple d’Alep. Au cours de cette épopée, elle donne la vie. Une fille, Sama*. Tout est filmé. Dehors on ne voit plus le soleil, ce ne sont que nuages de poussière et suies blanchâtres tenaces. Alors quand naît leur «ciel» à eux, la douce sonorité des gazouillis vient se substituer au tumulte, la chaleur de leurs émois vient réchauffer l’atmosphère gelée que la tristesse des pertes inflige. Faut-il rester, ou fuir pour Sama?
« Il y a plein de frappes aériennes aujourd’hui hein ? Sama, je sais que tu comprends ce qui se passe. Je le vois dans tes yeux. Tu ne pleures jamais, tu n’es pas comme les autres bébés »
Un jour, l’hôpital où ils résident est bombardé... A Hamza : « Depuis que tu as dit que l’hôpital ne serait pas bombardé, ça n’a pas arrêté !Alors je continue de filmer ; ça me donne une raison d’être là, ça rend le cauchemar plus supportable ».
« Sama, j’ai fait ce film pour toi, j’ai besoin que tu comprennes pourquoi ton père et moi avons fait ces choix. Ce pour quoi nous nous sommes battus. Nous ne pensions réellement pas que le monde laisserait faire ça... »
Quel est le quotidien des femmes qui donnent naissance dans un pays en guerre ? Quel lien les unit à leur enfant quand les mille premières minutes après la naissance, celles où se scellent des attaches puissantes, sont perturbées par des explosions, des heurts, des cris et la nécessité de se mettre à tout prix à l’abri ?
De nouvelles luttes président leur destin, il faut réussir à rester unis, veiller à ce que la guerre ne déconstruise pas la famille. Et rester en vie à tout prix. S’il peut y avoir une forme d’adaptation à vivre dans l’urgence sans faire état constamment du danger, on peut imaginer que donner la vie rend brusquement mortel.
Le Choix que Waad et Hamza ont fait de rester bien qu’ils aient donné la vie, est saisissant de loyauté envers leur révolution, envers leurs frères insurgés, envers leur ville, envers ceux qui appellent à leurs secours. Sama peut être fière d’avoir une mère aussi aimante et vaillante.
Waad El-Kateab es la realizadora/protagonista de la película documental “Pour Sama”. Su historia conmueve y atrapa a los que la descubren. En ella filma las primeras etapas de su vida de casada y madre en medio del caos de la guerra civil de Siria. “El régimen sirio y sus aliados nos sometieron a un estado de sitio. ¡Alepo, mi ciudad! Hamza era uno de los 32 médicos que decidieron permanecer en la zona este de Alepo. Nosotros y nuestros amigos montamos un hospital.Formábamos una familia.
Waad filma diariamente las pérdidas, las esperanzas y la solidaridad del pueblo de Alepo. En el transcurso de esa epopeya, trae al mundo a una hija, Sama*. Todo queda grabado en el documental. Fuera ya no se ve el sol, solo nubes de polvo , hollínes blanquecinos y tenaces. En el momento en el que nace su “cielo”, el dulce sonido de los primeros balbuceos sustituye al tumulto y el calor de sus emociones calienta la atmósfera helada que provoca la tristeza de las pérdidas. ¿Debemos quedarnos o huir por Sama?
“Hay muchos ataques aéreos hoy, ¿verdad? Sama, sé que tú comprendes lo que pasa. Lo veo en tus ojos. No lloras nunca, no eres como los demás bebés”. Un día, el hospital en el que viven es bombardeado…
A Hamza: “ Desde que dijiste que no bombardearían el hospital, no han parado”.
Yo sigo filmando; eso da sentido al hecho de estar ahí y hace que la pesadilla sea más soportable”. “ Sama, he hecho esta película para ti, necesito que comprendas por qué tu padre y yo hemos hecho esta elección. Por qué hemos luchado. En realidad, no pensábamos que el mundo permitiría que pasara esto…”
¿Como es el día a día de las mujeres que dan a luz en un país en guerra? ¿Qué relación se establece con el hijo cuando los mil primeros minutos después del parto, en los que se sellan lazos muy poderosos, se ven perturbados por explosiones, enfrentamientos, gritos y la necesidad de buscar refugio a toda costa?
Nuevas luchas presiden su destino, es preciso seguir unidos, procurar que la guerra no destruya la familia. Y seguir vivos por encima de todo. Si bien te puedes “adaptar” a vivir en la urgencia sin pensar constantemente en el peligro, podemos imaginarnos que dar a luz nos devuelve de súbito a nuestra condición mortal.
La elección que Waad y Hamza hacen de permanecer a pesar de haber tenido una hija nos impresiona por su lealtad con la revolución, con sus hermanos insurgentes, con su ciudad y con aquellos que les piden ayuda. Sama puede estar orgullosa de tener una madre amorosa y valiente.
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